Il s'agit d'un fauteuil à la reine à dossier plat de forme galbée en bois de hêtre laqué et sculpté de fleurettes et de feuillage. Il repose sur des pieds cambrés. Ses accotoirs sont en « coup de fouet ». Les assemblages sont à tenons, mortaises et chevilles. L'estampille sur la ceinture arrière mentionne Étienne Meunier et la mention JME deux fois répétée qui signifie « Juvande Menuisier Ébéniste ». Il fait partie du legs Dupuis de 1910. Il a été restauré en 1965 et 1993. Les sièges de Étienne Meunier sont caractérisés par un galbe discret, bien dessiné, la sculpture est peu abondante et peu variée : elle se compose souvent au centre du dossier et de la ceinture d'une fleur encadrée de quelques feuilles. La traverse inférieure du dossier dessine une légère courbe selon une habitude qui le caractérise.
Le nom du fauteuil à la reine, provient d'une commande pour la jeune reine Madame Leczinska. II s'applique aux sièges à dossier plat, légèrement incliné en arrière, entre des montants plus ou moins violonés.
Le terme du siège à la reine apparait dès 1730. Pour l'encyclopédie et pour Havard, il s'agit d'un siège bas à haut dossier ou d'un siège ovale. Le fauteuil à la reine est destiné à être appuyé au mur. Étienne est le représentant le plus notable de la famille Meunier qui a fourni plusieurs menuisiers en meubles parisiens.
I I Etienne Antoine 1690 - I I Jean-Baptiste Simon Antoine 1714 - I Antoine Luc
Il officiait rue de Clery. Il avait des relations d'affaires avec des marchands en laque comme Pierre Migeon, fournisseur de la cour ou Étienne Igou qui tenait un important magasin rue du Faubourg Saint-Antoine. Son atelier, probablement conservé par sa veuve, subsista jusqu'à la fin du règne de Louis XVI.
Il semble avoir eu la spécialité des fauteuils de bureau dont un exemplaire est au musée Jacquemart André.
Il est également représenté par un ensemble de sièges au musée des arts décoratifs de Strasbourg.
Conditions de restauration :
L'ancien tissu était un velours frappé rouge. En mai 1993 l'Association des Amis du Musée d’Évreux a fait l'acquisition d'un tissu lampas dit « Borboni » or Zecchino 2 recherché à Paris par Eliane Montouchet et composé de viscose 60%, soie 19%, métal 1%, coton 7% pour un coût de 247€. La restauration a été assurée par Monsieur Morand, tapissier à Evreux, qui n'a pas facturé son travail. Les étapes ont été les suivantes : confection d'un point de fond et bourrelet piqué, remontage du dossier, mise en place du tissu, mise en place de la garniture piquée, pose du crin animal dans un lacet, mise en blanc, pose de la ouate, pose du tissu, finition par un galon crête assorti collé.
Le coût de l'opération de restauration, effectuée en 1999, s'élève à 1 626 F (soit 247 €).